Le Doggy Bag contre le gaspillage
Connaissez-vous le Doggy Bag ? Très répandu aux Etats-Unis et dans un grand nombre des pays européens, le Doggy Bag est une pratique qui consiste à ramener ses restes du restaurant.
Les français et le sac à restes
Concrètement, les restaurateurs, qui constatent que vous n’avez pas terminé votre plat vous propose de le ramener à la maison, dans une petite boite. Cela peut également s’appliquer à votre bouteille de vin, par exemple. Après tout, quoi de plus logique ? Vous avez payer pour l’ensemble de votre repas, il parait donc normal que vous en profitiez en entier.D’autant qu’il s’agit là, aussi, d’une pratique éco-responsable, qui permet de limiter le gaspillage et de réduire nos déchets.
Et quand sait qu’environ 15% des repas des français sont pris à l’extérieur (ce qui représente 112 repas par an), on voit tout de suite les enjeux.
Pourtant, en France, le Doggy Bag reste très confidentiel. Rares sont les établissements qui le proposent spontanément, et vous risquez de recevoir des yeux ronds en réponse si vous le demandez.
C’est une situation plutôt étonnante car lorsqu’on les interrogent, professionnels comme clients sont plutôt favorables à l’utilisation du sac à reste.
Gaspillage alimentaire : le gourmet bag
Le ministère en charge de l’agriculture a lancé le pacte de lutte contre le gaspillage alimentaire en juin 2013. Membre actif lors de la construction de ce pacte, l’UMIH (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie) est à l’origine de l’initiative visant à développer la pratique du doggy bag en France.
Pour accompagner cette promotion, le ministère, par son service régional de Rhône-Alpes, a piloté le projet « gourmet bag ».
D’ores et déjà, sept restaurants font figure de précurseurs sur la ville de Lyon. Proposant une cuisine traditionnelle, une cuisine du monde, une cuisine semi gastronomique ou encore une cuisine végétarienne, tous ces restaurateurs partagent un même engagement et une même énergie pour limiter le gaspillage alimentaire .
Des freins culturels, mais pas seulement
Le premier frein à cette particularité culturelle, serait, tout simplement, les portions proposées par les restaurants. Visiblement, les français proposerait des quantités de nourriture moins importantes que bien d’autres pays, où les restes sont presque systématique, et où la question du Doggy Bag se pose donc nécessairement. Attention, on ne dit pas que les français sont radins ! Au contraire, notre connaissance de la gastronomie nous permet de proposer la juste quantité.
Mais ce n’est pas la seule raison. Notre rapport au restaurant est aussi différent. Par exemple, chez nous, le pourboire est rare. Dans bien d’autres pays en revanche, il constitue la principale rémunération des serveurs. Aussi, ce genre de petits services permet d’obtenir plus facilement la satisfaction du client. De plus, nous cuisinons plus, apprécions les plats maisons et n’accordons pas d’affection particulière pour les restes alimentaires. « Finir les restes » est même souvent une corvée pour beaucoup, et on préférera les réutiliser sous d’autres formes; L’exemple le plus symbolique est, par exemple, le hachis parmentier.
Bientôt la norme ?
Mais les français devraient prendre de plus en plus l’habitude de demander un Doggy Bag dans les années à venir. En effet, la pratique est fortement encouragée par les organisations gouvernementales, qui en font un point fort de leur pacte national de lutte conter le gaspillage.
Pudiquement qualifié de « sac à emporter », pour réduire la connotation « déchet », le Doggy Bag pourrait donc devenir une habitude chez nous aussi.